Organiser une session de story mapping. Pour quoi faire ?

23 mai 2019

Mes débuts avec le story mapping ont commencé courant 2018 quand j’ai débuté en tant que Product Owner. L’agilité était quelque chose de nouveau pour moi mais très proche des méthodes de travail mises en place précédemment dans l’équipe. Hormis sur un point !

Me voilà embarqué dans la richesse des méthodes agiles, accompagné d’une scrum master et embarquant avec nous 6 développeurs. Petit à petit le process se met en place : DSM, rédaction des user stories, sprint planning, …vous connaissez l’histoire. Mais comment s’assurer qu’en tant que Product Owner je n’ai pas oublié de story ?

Au début, j’écrivais des user stories au fil de l’eau, sans repenser tous les scénarios possibles et avec peu d’aide du métier ou des développeurs. De toute évidence, c’est un bon moyen pour oublier des étapes dans la rédaction du besoin du client. J’ai donc découvert la méthode du Story Mapping qui m’a tout de suite emballé. Mais, en quoi consiste-elle ?

Le story mapping

Le story mapping est une technique qui permet de donner vie à l’utilisation du produit sous forme d’image. Il permet de réunir tous les intervenants dans la création du produit, du métier aux développeurs, afin d’établir un véritable scénario d’utilisation. Ainsi, on maximise l’adhésion du client au produit ou à la nouvelle fonctionnalité en se basant sur son besoin et son mode de fonctionnement.

Construction du story mapping : un moment convivial et participatif

Je réunissais tous les 15 jours, le métier, la scrum master, les développeurs et, parfois, l’architecte à une session de 2 heures pour travailler autour d’un thème. Dans mon cas, il s’agissait de la création d’un produit mais cette technique est tout à fait applicable lorsqu’il s’agit d’un ajout de fonctionnalités à un produit existant. Nous y reviendrons plus tard !

Confortablement installés autour d’une table, café et petit-déjeuner servi, je présentais l’objectif de la session et la fonctionnalité avec l’appui du métier. Le déroulement est assez simple :

- Etape 1 : définir les utilisateurs (idéalement, il est préférable de faire l’exercice avant avec le métier via des “personae” [plus d’infos sur cette méthode ici]) ;

- Etape 2 : construire les “activités”, c’est-à-dire toutes les étapes que va réaliser l’utilisateur ;

- Etape 3 : indiquer les “tâches utilisateur”, c’est-à-dire toutes les actions que devra réaliser ou voir l’utilisateur.

Afin de rendre l’exercice le plus pertinent et complet possible, constituez plusieurs groupes de 3 à 5 personnes en mixant métier et développeurs. Fournissez-leurs une bonne boîte de post-it, quelques crayons et c’est parti ! Demandez tout d'abord à chaque équipe de réaliser chaque étape puis de présenter son travail et enfin de confronter les idées entre chacune d’elles.

Cette méthode est très instructive et collaborative car elle permet de créer une cohésion dans le groupe, d’avoir des points de vues différents et surtout de soulever des questions à destination du métier. C’est là tout l’intérêt du story mapping : confronter les idées, en tirer le meilleur, réfléchir à (presque) tous les scénarios possibles et mettre en avant les interrogations restantes.

Le story mapping est vrai outil d’aide pour le Product Owner car les tâches qui en ressortent sont les titres des futures user stories à écrire. L’affichage lui permet de rendre explicite la fonctionnalité auprès du métier, d’obtenir une vision globale de la charge de travail et de rendre visuel la priorisation. Cela permet au métier de mieux se projeter sur les différentes release.

Le story mapping est-il applicable pour tout et tout le temps ?

Bien sûr ! Il n’est pas obligatoire de commencer par les activités, notamment lorsqu’il s’agit d’un ajout de fonctionnalité sur un produit existant. Vous pouvez commencer le workshop par la définition des tâches utilisateurs. Elles peuvent être fournies par le métier ou vous pouvez y réfléchir en commun durant l’atelier. Regroupez-les ensuite par activité afin de définir le scénario utilisateur et générer le story mapping.

Il peut être également demandé à une autre équipe de refaire l’exercice ou de relire le travail déjà effectué afin d’améliorer le découpage et l’ordre des tâches utilisateurs. Le produit n’en sera que meilleur.

Conclusion

Le story mapping est un vrai outil d’aide qui ne nécessite pas obligatoirement une organisation agile. Simple de mise en place et d’utilisation, il vous permettra de définir la meilleure fonctionnalité du produit développé, ainsi que de renforcer votre cohésion d’équipe, en interne (équipe Scrum) comme en externe (avec les parties prenantes).

réalisation d'un story mapping

Mathias Bocquier, Product Owner Valeuriad

Quelques ressources qui m’ont aidé :

- L’atelier du story mapping

- Le livre “Le story mapping” de J. Patton

- Comment construire son story mapping facilement

Valeuriad
Par Valeuriad
23 mai 2019
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